• Georges Targalsky

    Les plans polonais de collaboration politique et militaire antirusse avec les peuples du Caucase au XIX siècle

    La seconde mission polonaise (Gordon) chez les Montagnards (juin 1846- début 1847).

    Le prince Czartoryski envoya un deuxième émissaire en Caucase, l'officier d'artilerie et instructeur à l'école militaire de Liège, Kazimierz Gordon, ancien conspirateur de Kiev. Gordon, à sa propre demande, avait débarqué à Istanbul au début de 1846, avant le retour de Zwierkowski. Il a reçu la même instruction politique que ce dernier, mais cette fois, il était également chargé de :
    - s’entendre avec Shamil
    - persuader les autres chefs de se soumettre à Shamil
    - organiser un soulévement général dans le pays des Oubykhs et nommer le chef de l’insurrection qui collaborerait avec lui.
    - nouer les contacts avec les Polonais enrôlés dans l’Armée russe.
    - "persuader les Montagnards de pénetrer en Russie en longeant le littoral caspien et, grâce à leur cavalerie, de foncer vers Astrakhan".
    Il faut préciser ici que l'action polonaise n'avait rien en commun avec celle qu’envisageaient les Lazaristes et les tentatives du Vatican de convertir à nouveau les Montagnards au christianisme, mais cette fois-ci au catholicisme. Lorsqu’un lazariste d’Istanbul, Boré, proposa à Czajkowski d'envoyer des missionnaires catholiques au Caucase du Nord, celui-ci lui répondit : "nous ne pouvons, ni ne pensons même pas, reconvertir les Tcherkesses.... Nous pouvons envoyer des missionnaires, mais uniquement ceux qui auraient obligation à prêcher les Polonais dans l’armée russe et leur porter l’aide religieuse, de tels missionnaires devraient être soumis à la direction de l’homme nommé par nous ». Czajkowski ajouta la notation suivante, dans le rapport au "Pouvoir": « L’on aurait pu faire la même chose avec les Vieux Orthodoxes en utilisant leurs prêtres ou moines » et suggéra aussi de faire partir également un envoyé des Tatars. Il proposa d’envoyer Lénoir, avec des mollahs tatars, chez Shamil.
    Au printemps de 1846, alors que Gordon séjournait à Istanbul, Kierandouk ( il s’agit d’Hadji Grandouk Berzeg), chef du pretigieux clan Barzek (Berzeg) de la tribu des Oubykhs, rentra de la Mecque par Istanbul. Un colonel nommé Ibrahim et le chef de la police nommé Hafiz, le mirent en contact avec Czajkowski. Le 14 mai 1846, Kierandouk écrivit à destination de Czartoryski la lettre suivante:
    « Nous avons en commun l’ennemi et la soif de liberté et d’indépendance de nos peuples. Alors je m’engage à recevoir chez moi des Polonais, les déserteurs de l’armée russe ainsi que des autres et de les bien traîter. Je m’engage également à emmener en Tcherkessie le major d’artilerie et de génie Kazimierz Gordon, lui accorder des soins et tout ce dont il aurait besoin afin qu’il nous aide dans la lutte contre l’ennemi commun. Nous prendrons en considération ses conseils et le considérerons comme envoyé du chef polonais. »
    Gordon partit, le 8 juin 1846, avec pour 3 mille piastres d’explosifs achetés par l'"Agence Orientale". Après un affrontement victorieux avec les bateaux russes, il débarqua, début juillet, chez les Oubykhs.
    Cependant, une fois en pays oubykh, Kierandouk hésita à prendre la tête d’un soulèvement général. Il préférait ne pas devenir un autre Shamil, ce que Gordonvoulait faire de lui. Kierandouk refusa plusieurs fois de le laisser partir chez Shamil et lui demanda de montrer ce qu’il savait faire sur place, c'est-à-dire d’extraire de l'or et d'autres métaux. « Pourquoi as tu besoin de Shamil? Si tu veux, tu seras Shamil ici. Si tu veux combattre les Russes, va te battre! » disait-il à Gordon, selon le rapport de ce dernier.
    Enfin, en septembre 1846, Kierandouk déclencha une campagne contre les Russes et Gordon l’assista, mais celui-ci ne participa longtemps aux combats : il fut assassiné par un agent russe au début de 1847. Cette nouvelle ne parvint à Istanbul qu'en mai 1847.

    Echec du projet d’une grande expédition caucasienne des Poloniais financée par la Turquie (décembre 1846-1848).

    Dès décembre 1846, le chef de l’Agence Orientale, Czajkowski, avait proposé à la Porte une opération polonaise plus vaste en Caucase et demandé de l'aide financière. En janvier 1847, il s’était entretenu à ce sujet avec le kapudan Mehmet Ali, qui avec l'assentiment de Reshid Pacha, avait versé 100.000 piastres pour préparer « l’expédition caucasienne » et il avait exigé que les hommes prévus pour cette expédition soient mis à sa disposition pour le printemps 1847 à Bourgas. De Bourgas, ils devaient partir en bateau en Circassie, accompagné de Sefer Zano¤lu. Czartoryski passa immédiatement une commande à l'usine d'armes à Liège. On prévoyait le fils ainé du prince, l’officier de carrière Witold Czartoryski comme chef politique de cette expédition financée par les Turcs.
    Le prince Jerzy Czartoryski projetait que l'expédition entrerait d'abord en contact avec les Cosaques, ensuite contribuerait à la dislocation interne de l'armée russe par la désertion massive et formerait la légion polonaise qui avec les Montagnards, les Cosaques et les Russes révoltés foncerait au coeur de la Russie.
    Selon Czajkowski, il fallait organiser d'abord la légion polonaise, qui combattrait auprès de Sefer Zano¤lu, tandis que Czartoryski voulait appuyer l'action commune sur la collaboration avec Shamil.(Czartoryski à Reshid, copie du 10 février 1847, B. Cz. IV 5439, p.37; Czart. à Czajkowski, le 19 juin 1847, ibidem, page 67-73, Le Pouv. à Czajka B. Cz. 5419) Pour aider Gordon (dont la nouvelle de l’assassinat n’était alors pas encore parvenue à Istanbul) et empêcher Vorontsov de conclure la paix avec les Montagnards à Anapa, le 7 avril 1847, Czajkowski envoya un nouvel émissaire, Jozef Mikorski.
    En juillet 1847, Bystrzonowski, prévu comme chef de l'expédition, rédigea son plan. (B. Cz. 5440) C'était une version élargie du plan de Czartoryski, conçu pour Lénoir en 1844.
    Bystrzonowski prévoyait deux possibilités:
    - soit une expédition au coeur de la Russie avec les Cosaques de Don,
    - soit, si l'on ne réussissait pas à gagner les Cosaques à la cause, l'attaque des Polonais et des Montagnards contre les postes russes sur le littoral de la mer Noire et le transport des troupes par bateaux en Crimée, d'où, passant par l'Ukraine elles rejoindraient les insurgés polonais. Simultanément, une autre expédition militaire des Cosaques de Nij (littoral de la mer Noire) entrerait en Podolie, en Ukraine. En même temps, l'armée de Shamil avec la légion polonaise sous le commandement de Bystrzonowski combattrait dans la région du Caucase et sur la Volga. A cette attaque concertrée contre la Russie participeraient les Cosaques, les Polonais, les Circassiens, les Montagnards de Shamil, les Géorgiens et les Armeniens. Bystrzonowski projetait de former ensuite deux Etats des Montagnards: l'un pour les Circassiens, l'autre pour Shamil, ainsi qu'un Etat géorgien, tous les trois vassaux de la Porte, et deux Etats cosaques, celui de Don et celui de la mer Noire, sous la protection de la Pologne.
    En mai 1847, la nouvelle de la mort de Gordon atteignit Istanbul. Quant à l’envoyé Mikorski, sans avoir pu se frayer un passage vers la Circassie dont la côte était trop bien gardée par les bateaux russes, il rentra fin mai-début juin à Istanbul. Le protecteur de l'expédition, le kapudan Mehmed Ali, fut démissionné. Halil Pacha, qui lui succéda le 30 juillet 1847, était pro-russe. Les négociations continuaient certes, mais en vérité, c'était la fin du projet. A cause du manque d'argent, Czajkowski n'avait même pas réussi envoyer une petite mission chez Shamil. Les années 1847-1848 passèrent en négociations entre Czajkowski et la Porte sur l'aide financière à l'expédition caucasienne, mais en vain.
    Encore une fois, en juillet 1849, le prince Czartoryski prépara le plan d’une expédition polonaise de 35 personnes ; dont les uns resteraient en Circassie et les autres iraient chez Shamil. Le but était toujours le même : une invasion dans la Russie profonde. (B. Cz. 5372, à Teleki, aux compatriotes plus riches).
    Echec du projet commun polonais avec Shamil (1851).

    En 1848,le naïb Mehmed Amin, envoyé de Shamil, commenca à organiser les Oubykhs. Il voulait s'appuyer sur l'aide européenne (anglaise) et sur les déserteurs de l'armée russe : c’était là un nouveau coup de pouce aux projets polonais. En 1851, un envoyé du naïb à Istanbul, Youssouf bey, entra en contact avec Koscielski, l'"Agent principal" de l'époque, et Czajkowski. Il leur demanda de mettre à sa disposition douze Polonais, des officiers, artisans et mineurs. Amin avait déjà un projet polonais. Il voulait que les officiers polonais commandent les déserteurs polonais. (B. Cz. 5440, le rapport de Kosc. du 4.09.1851). Le prince Czartoryski soutint tout de suite le projet du naïb, mais les conflits internes parmi les Polonais y mirent fin.

    Les projets polonais et la guerre de Crimée( 1853-1855).

    La guerre de Crimée ouvrit de nouveau la question de la collaboration militaire et politique polono-caucasienne. D'une part, les Turcs étaient désormais prêts à financer et l'expédition et la légion polonaises. De l'autre, le prince Czartoryski voulait s'engager tout de suite. Il envoya à Istanbul Ludwik Bystrzonowski pour organiser une légion étrangère encadrée d'officiers polonais. (B. Cz. 5600, Drozd au "Pouvoir", le 5.11.1853). Il était prévu que Bystrzonowski, comme commandant, et Zwierkowski (Lénoir), comme ambassadeur auprès de Sefer Zano¤lu, se rendent en Caucase, mais le projet échoua à cause des défaites turques.
    En juin 1853, Zwierkowski, dans une brochure intitulée "La question d'échange territorial" élabora les plans du prince Czartoryski pour cette période (B. Cz. 5617, juin 1853). Selon l'auteur, la Moldavie et Valachie devaient passer sous le pouvoir de l'Autriche, en revanche la Galicie, avec la partie prussienne, regagneraient leur indépendance et mèneraient la guerre contre la Russie pour récupérer le reste de la Pologne. La Turquie serait récompensée au Caucase et la Prussie gagnerait la Morave et la Silésie autrichiennes.
    En juillet 1854, Lénoir mena des négociations avec la France, et puis avec les Anglais. Il leur proposa une mission polonaise chez les Circassiens et, comme d'habitude dans les projets polonais, la formation d’une légion polonaise auprès de Sefer Zano¤lu à partir de déserteurs de l'armée russe.
    Pendant la guerre de Crimée, deux divisions polonaises furent formées auprès de l'armée turque. La division du général Zamoyski, financée par les Anglais, n’eut pas le temps de participer au combat. Elle fut dissoute le 31 juillet 1855 : 600 militaires polonais restés dans les casernes étaient prêts à partir pour le Caucase.

    L’expédition polonaise divisée entre Shamil et le Tcherkesse Sefer Zano¤lu (février 1857-1860).

    Au même moment, un ancien officier et insurgé hongrois de 1848, Bangya, recrutait des soldats pour Sefer Zano¤lu, envoyé en 1853, par les Turcs dans son pays natal. Enfin, pendant l'été 1856, Teophile Lapinski, un ancien insurgé polonais de Hongrie, offrit ses services au naïb Amin.
    Lapinski misait sur le naïb Mehmed Amin, tandis que Bangya et les Turcs préféraient le vieux Sefer. Bangya, qui allait s’avèrer être en vérité un agent russe, voulait faire la guerre, mais pour créer un Etat vassal, sous la protection russe, pour Sefer et lui-même comme son conseiller principal.
    Ismaïl pacha, avant qu'il ne tombe en disgrâce sous la pression russe, avait réussi à faire acheminer la première partie des volontaires en Circassie, chez Sefer Zano¤lu : 74 Polonais avec Lapinski et Bangya et quelques canons. Le 17 février 1857, ils débarquaient à Touapse. Lapinski parvint rapidement à gonfler ses effectifs pour attendre 120 Polonais. Il était même potentiellement capable de former d'autres unités, à partir de déserteurs et esclaves polonais, mais il manquait d’armes et d’uniformes.
    Lapinski mena de lourdes combats dans la vallée d'Augum. Au début, Lapinski réussit à entrer en contact avec naïb et dut collaborer avec Sefer. Des conflits internes entre Bangya et Lapinski éclatèrent. Les uns arrêtaient les autres et vice versa. Le lieutenant Konarzewski, venu d'Istanbul pour enquêter de la part de l'Agence, fut également arrêté. En fin des compte, l'unité polonaise se divisa en deux : les partisans de Lapinski finissant par réjoindre le naïb Amin, tandis que les autres restaient chez Sefer sous le commandement de Marecki.
    En juin 1859, Lapinski conclut enfin un accord avec Amin, selon lequel une unité polonaise devait être organisée à partir du 1er avril 1860 et les déserteurs polonais livrés au commandant polonais. Cependant, après la chute de Shamil, le 2 décembre 1859, Amin prêta serment de loyauté aux Russes. Le 5 décembre, Lapinski partit pour Istanbul et ses hommes le réjoignèrent en février 1860. Après la mort de Sefer Zano¤lu en janvier 1860, les hommes de Marecki retournèrent également à Istanbul.

    Médiations polonaises vers l’Angleterre en faveur des Montagnards et tentatives de centralisation de la résistance circassienne(1861-1862).

    En mars 1861, les frères Jordan, qui dirigeaient l’Agence Orientale depuis 1858, reçurent une autorisation à l'attention du prince Czartoryski de la part des Circassiens pour les représenter (B. Cz. 5696). Czartoryski, avant sa mort, conseilla aux Shapsougs de créer un pouvoir national (B. Cz. 5682, la lettre du 23 mai 1861). Le général Zamoyski, en poste à Londres, transmit aux autorités anglaises la demande d'aide reçue du Caucase et adressée à la reine Victoria . Pendant l'été 1862, six délégués du Daghestan demandèrent aux frères Jordan de les aider à gaganer la protection de la France ou de l’Angleterre. En juillet 1862, Jordan envoya au Caucase le lieutenant Kozieradzki "pour nouer des contacts avec les Cosaques et si possible commencer à former au moins une compagnie polonaise". En août 1862, les frères Jordan envoyèrent les délégués du Grand Conseil des Circassie à Paris chez Witold Czartoryski, fils ainé du prince, et Wladyslaw Czartoryski, fils cadet qui avait repris la direction de l'Hôtel Lambert après la mort du père. Wladyslaw les fit acheminer en Angleterre chez Zamoyski.
    Wladyslaw Czartoryski, Urquhart et Zamoyski achetèrent 6 canons et des munitions pour les acheminer au Caucase. Les préparatifs coutérent 125 mille livres, dont 15 mille payés par les Polonais, qui se cotisèrent. Witold Czartoryski financa l'équipement de 150 hommes et nomma Klemens Przewlocki, chef de l'expédition.
    En novembre 1862, Kozieradzki réussit à organiser un medjlis composé de cinq délégués des Shapsougs, Abazas et Oubykhs. Ce Conseil promit à Kozieradzki de relâcher les prisonniers polonais (à cette époque la désertion polonaise s'est déjà arrêtée) (Le rapport de Koz. du 15.11.1862, B. Cz. 5689). On a commenca à concentrer les déserteurs polonais et les frères Jordan, à Istanbul, planifièrent une action très large, qui comportait une révolte des Circassiens, des Daghestanais, des Tchétchènes, des Géorgiens et des Arméniens. Le théâtre principal de l'opération se trouverait en Circassie. Il était prévu d’y établir un gouvernement central, la guarde nationale, les légions polonaise et ukrainienne et géorgienne.

    Les plans polonais de diversion au Caucase en liaison avec le soulèvement de la Pologne de 1863.

    Le 22 janvier 1863, un nouveau soulèvement éclata en Pologne occupée par les Russes. Les frères Jordan conçurent même, en collaboration avec le Département d'Odessa du Gouvernement National, le plan de l'attaque contre cette ville avec l'aide de deux à trois mille Circassiens et les Polonais d'Istanbul acheminés par bateaux. (B. Cz. 5700) En avril 1863, le Gouvernement National nomma comme représentant diplomatique et chef du service diplomatique polonais, Wladyslaw Czartoryski. A partir d'août 1863, ce même Gouvernement National accorda mille francs par mois pour l'action caucasienne. En même temps, il chargea l'Agence Orientale "d’extraire les soldats polonais du Caucase et de former une légion" (la dépêche du 29.08.1863);
    Wladyslaw Czartoryski, dans une dépêche au Gouvernement National, proposa une diversion en Circassie et au Daghestan en soulignant que le manque de moyens empêchait une action plus large en Caucase, car le coût de la légion polonaise s’élévait à 300.000 francs. Il présenta également le projet d'acheter un bateau - un noyau de la future flotte polonaise sur la mer Noire - pour transporter des hommes et des armes au Caucase. Le plan polonais de 1863 (B. Cz. 5700), conçu par Witold Czartoryski et les Jordan, prévoyait un échange territorial. Cette fois-ci, l'Autriche aurait obtenu la Bosnie-Herzégovine ottomane, pour récompenser l'abandon de la Galicie, et la Turquie aurait gagné la Circassie et le Daghestan. La Turquie, qui, au départ, soutenait l'expédition polonaise, se retira lorsqu’elle prit connaissance du contenu du plan.

    Au Caucase, les Polonais voulaient, réorganiser la résistance circassienne pour au moins lancer une diversion importante et comme toujours former la légion polonaise. Le 31 août 1863, l'expédition de Klemens Przewlocki se mit en route: 16 hommes dont sept Polonais, deux Français (A. de Fonville et A. Baudry), quatre Circassiens et trois Turcs, munis de 6 canons et de l'équipement pour 150 hommes. Ils débarquèrent à Vardan dans le pays des Oubykhs, se rendirent à Touapse. Przewlocki, réjoint par 300 Circassiens, continua les combats et essaya à organiser un medjlis, mais il était trop tard pour une action militaire, car les Circassiens, vaincus, commencaient à émigrer et ils ne pensaient qu'à cette émigration. En avril 1864, Przewlocki était rentré à Istanbul.(le rapport de Przewlocki du 3 novembre 1863)

    Une ultime tentative polonaise pendant la guerre de 1877-1878.

    La dernière tentative est liée à la guerre russo-turque de 1877-1878. A cette époque, deux unités polonaises furent organisées, dont la deuxième fut utilisée sur le front caucasien. Le colonel de l'insurrection de 1863, Jozef Grekowicz, proposa à la Porte de former une légion polonaise sur le front du Caucase. Grekowicz voulait que la légion attire les déserteurs polonais, des circassiens et des révolutionnaires russes. L'unité, qui comptait à peine 44 hommes, dut se rendre en 1878, encerclée à Kizil-tepe.

    Malgré des efforts considérables et répétés, les Polonais ne purent entrer en contact direct avec Shamil et le manque de pouvoir central efficace chez les Circassiens, avec lesquels ils collaboraient, rendit impossible une action militaire commune de grande envergure, qui aurait pu changer l'Histoire. Il ne faut pas oublier également le manque d'argent des Polonais et la faiblesse turque face aux pressions russe. Les conditions ne furent jamais toutes réunies en même temps : quand l'argent, le soutien et la volonté politique furent au rendez vous, c'était la situation elle-même qui ne fut plus propice à l'action militaire.

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    Sources:
    IV 3882 Pisma Michala Czajkowskiego
    IV 3410 Memorialy w sprawach tureckich 1836
    IV 3961 Listy do Czajkowskiego z lat 1835-1867
    IV 5379 A. Czartoryski Correspondences de Czajkowski 1840-1842
    III 5395 - III 5403 Wschód. Agencja Glówna 1845-1849
    IV 5409 Wschód. Wereszczynski 1839-1842
    IV 5410 - IV 5433 Depesze wschodnie 1838-1850
    IV 5484 Bystrzonowski do Czartoryskiego i innych 1835-1851
    III 5485 Gen. Chrzanowski do A. Czartoryskiego 1831-1842
    IV 5486 - IV 5497 M. Czajkowski Raporty i listy 1841-1850
    II 5556 M. Czajkowski Listy 1838-1872
    IV 5275 - IV 5285 A. Czartoryski Kopie korespondencji i pism politycznych 1832-1852
    a. Archiwum Domowe Czartoryskich
    1582 i 1583 Korespondencja miedzy W. Zamoyskim a A. Czartorskim
    1251 A. Czartoryski Papiery polityczne Wschód 1847-1852
    Czartoryski, Instrukcje dla Mariana Brzozowskiego i Kowalskiego 18 i 20 sierpien 1836, BC rkps IV 5282 karta 259

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